J’ai lancé mon activité de freelance Communication en janvier 2022, et ça faisait plus ou moins 1 an que je travaillais dur pour ça. Alors quand j’ai commencé à réellement m’informer sur l’écologie, les différents sujets « de l’ombre » je me suis dit que mon métier n’était pas utile pour la planète, pire encore, qu’il participait largement à la polluer (pollution numérique).

Que faire quand on veut cesser cette dissonance qui résonne dans nos têtes ? Tout arrêter ? En réalité, je ne pense pas que ce soit « la » solution, d’ailleurs, il n’y a pas qu’une seule solution.

Et aujourd’hui, je voulais partager mon expérience et comment je suis passée d’une personne stressée quotidiennement par ce sujet à une personne plus heureuse grâce à différents changements au sein de mon environnement :

Pourquoi un changement brutal est contre productif ?

Avant de rentrer dans les actions concrètes, j’aimerais dénoncer cette fausse idée qu’il faut absolument être « parfait » pour commencer à faire des efforts et se définir comme « engagé·e ». Et surtout, que tout n’est pas possible du jour au lendemain, d’ailleurs, c’est même contre productif.

Exemple : je suis végétarienne depuis longtemps et il y a quelques années, j’ai essayé de passer vegan (exclure tout produit provenant des animaux comme le lait, les œufs mais aussi le cuir, la laine, etc…) du jour au lendemain. Je ne voulais absolument pas me laisser le choix et revoir entièrement tout mon quotidien d’un jour à l’autre. Sauf que j’ai créé pas mal de frustrations, je me posais tellement de questions sur tout ce que je faisais que ça devenait une source de stress et au final, j’ai arrêté au bout de 4 mois. Aujourd’hui, je passe parfois 2 semaines à manger végétalien sans forcément m’en rendre compte ! Parce qu’avec le temps, ça devient de plus en plus facile et que j’ai appris à me renseigner sur l’alimentation et que c’est challengeant de réaliser des recettes végétales et que ce n’est pas parce que j’inclus du fromage de temps en temps que je ne suis pas légitime et que je dois remettre tout en question.

Prendre le temps de mettre en place les choses, parfois le déclic ne vient pas tout de suite, parfois plusieurs paramètres empêchent de réaliser ce changement dans l’immédiat et puis il y a aussi certaines actions qui seront beaucoup plus simples à faire pour certaines personnes et beaucoup plus difficiles pour d’autres. Réduire l’utilisation de la voiture ? Très facile pour moi car je travaille depuis mon domicile alors que pour d’autres, cette action sera difficilement réalisable.

1- Faire bouger son quotidien

On a pas tous·tes la possibilité de quitter son travail et faire un travail en rapport avec l’écologie ou qui fasse changer les choses. Mais le meilleur moyen pour continuer de s’enfermer dans un stress continu : c’est l’inaction. C’est pourquoi j’ai commencé par faire bouger mon quotidien !

Quels gestes j’ai adoptés ?

J’ai commencé par réduire mes déchets : adopter un compost, essayer d’acheter des produits solides et/ou en vrac ou apporter mes propres contenants. L’alimentation n’était déjà pas un problème mais j’ai essayé de réaliser de plus en plus de choses faites maison et d’utiliser moins de produits raffinés par exemple. Je me suis renseignée sur les alternatives que j’avais pour me déplacer pour un week-end dans ma famille par exemple, j’ai d’ailleurs exclu l’avion de mes moyens de transport. Sauf quand je n’ai pas d’autres choix, j’achète en seconde main et je regarde les compositions pour éviter toutes les matières synthétiques qui pourraient polluer lors d’un lavage en machine (à cause des microplastiques). Je récupère l’eau peu utilisée pour d’autres utilisations, je débranche ou éteins les appareils non utilisés, je ne chauffe pas plus que le strict minimum… Bref, vous l’aurez compris le but n’est pas de faire une compétition mais de faire du mieux qu’on peut quotidiennement. Et aussi bête que ça puisse paraître, me rendre compte que je participe à mon échelle pour « mieux faire » me rend heureuse et évite ce sentiment de culpabilité.

Quels sont mes prochains objectifs ?

Mes prochains objectifs pour mon quotidien : changer de banque pour me tourner vers une banque qui ne finance pas les énergies fossiles grâce à mon argent (un impact énorme qui pèse lourd dans notre bilan et pour la biodiversité), faire un potager, réduire mes déchets, arrêter la machine à café avec des capsules…

D’ailleurs, parfois il est difficile de savoir par où commencer mais on peut facilement calculer son empreinte carbone et voir le secteur qui « plombe » le plus notre bilan et comment on peut on peut faire des efforts, juste ici : https://nosgestesclimat.fr/

2- Faire évoluer ou changer son métier

Bon là on est déjà sur un autre niveau car ce n’est pas évident pour énormément de monde mais à mon niveau, même si je prends le « risque » de me fermer plus de portes, d’avoir moins de clients·es, j’ai décidé de me tourner vers la communication responsable. Aider les personnes à assumer leurs engagements dans leur discours communication sans paraître maladroit·e, construire des outils moins polluants mais toujours aussi performants et efficaces… Et choisir de travailler avec des entreprises et personnes qui essayent de faire bouger les choses, qui ont des engagements et des valeurs qui collent aux miennes.

Et en fonction du profil, il y a plein de choses qu’on peut faire pour faire bouger son métier :

Vous êtes entrepreneur·se, artisan :

Vous pouvez remettre en question certaines de vos habitudes ou manière de faire et essayer de vous renseigner pour essayer d’intégrer de nouvelles habitudes plus respectueuses de l’environnement par exemple : utiliser du papier recyclé, éviter au maximum les impressions, faire durer le plus longtemps possible vos outils de travail (ordinateurs, téléphones, machines…)

À chaque domaine ses solutions ! Renseignez-vous pour savoir si dans votre domaine, quelqu’un a déjà fait une démarche similaire et pourrait peut-être vous aider à aller encore plus loin.

Dans votre communication, n’hésitez pas à afficher vos convictions, vos valeurs, et à les faire respecter à travers une charte éthique par exemple (document PDF qui peut être envoyé au client, affiché sur votre site internet et même sur vos réseaux sociaux). Expliquer votre démarche est important pour pouvoir mieux sensibiliser les internautes.

Et bonus en affirmant vos engagements, vous attirerez forcément une clientèle qui vous ressemble, et quoi de mieux que de travailler en collaboration avec des personnes qui collent à nos valeurs ?

Vous pouvez également ouvrir un compte professionnel dans une banque éthique : https://www.lanef.com/professionnels/tpe-et-independants/compte-courant-nef-pro/, adopter un hébergeur « vert » pour votre site internet comme Infomaniak par exemple…

Mais tout le monde n’est pas à son compte, et ce n’est pas pour ça qu’on ne peut pas faire d’efforts !

Vous êtes salarié·e :

Si vous êtes salarié·e d’une entreprise, vous avez du pouvoir ! Vous pouvez rejoindre le CSE par exemple pour pouvoir parler des actions que vous aimeriez mettre en place en faveur de l’environnement ou demander de créer un groupe de travail avec quelques collègues motivés et de proposer votre projet à la direction !

Mettre en place des actions concrètes : tri des déchets, utilisation de produits moins toxiques pour l’environnement (nettoyage des mains, produits pour la cuisine, pour le ménage…), rejoindre une AMAP pour la proposer aux salariés, lutter contre organiser des journées de sensibilisation sur différents sujets éthique et écologique…

Demander l’intervention d’une entreprise pour mesurer ses GES (émissions de gaz à effet de serre) pour les analyser et ensuite réfléchir à des solutions pour réduire ces émissions.

Définir une personne référente pour veiller à la consommation d’énergie : vérifier les lumières, contrôler le chauffage/la climatisation, mettre en place des multiprises « on/off »… Si toutes les entreprises françaises faisaient l’effort de réduire de quelques pourcents leur consommation, ça aurait un réel impact positif.

Proposer des solutions pour la partie transports : mise à disposition de vélos, organisation de groupes de covoiturage, augmentation/mise en place du télétravail pour les postes compatibles, donner les informations pour les transports en commun

Peut-être que je pourrais faire un article plus détaillé sur le sujet mais en entreprise, même en tant que salarié, on a de quoi faire bouger les choses avec du courage, de la patience et de la bonne humeur !

Vous souhaitez changer de travail :

Et trouver un travail avec plus de « sens ». Oui parce que mettre en place des initiatives écologiques dans une entreprise dont le produit ou l’industrie fait carrément partie des secteurs les plus polluants, ça va vite devenir moyennement acceptable par votre conscience et vous le savez. Il existe de plus en plus d’offres d’emploi et d’entreprises dans des secteurs de l’environnement et du développement durable et parfois même avec un métier similaire au vôtre, simplement dans un nouveau domaine. Pourquoi ne pas tenter la reconversion ? Aujourd’hui, de plus en plus de formations existent (à réaliser en même temps qu’être au sein d’une entreprise) si cela peut représenter un frein.

Bref remettre du sens dans son métier est pour moi essentiel ! Car c’est quand même là où on passe clairement la plupart de notre temps. Et c’est aussi en arrêtant de soutenir les emplois les plus polluants que les entreprises seront obligées de changer !

3- S’engager et rentrer dans l’activisme

La force du collectif est incroyable ! On sous-estime complètement le pouvoir qu’on a pour faire bouger les choses. Et c’est pour ça qu’on dit souvent que chaque personne et chaque geste comptent. Et comme je le disais au début, l’inaction est souvent la principale cause de notre stress car dès lors que l’on commence à changer petit à petit son quotidien et qu’on soutient les bonnes causes on relativise en se disant qu’on joue un rôle pour changer les mentalités et qu’on ne participe plus au système dans lequel nous avons été formatés.

S’engager et être activiste c’est quoi ?

Ce n’est pas forcément tout quitter pour rejoindre une association et ne vivre que de manifestations, combats pour l’environnement et les animaux etc… Ce que j’entends par là c’est que ce mode de vie ne convient peut-être pas à tout le monde, mais que ce n’est pas pour ça qu’on ne peut pas être activiste !

Quelques exemples d’actions :

Participer à des conférences, des rencontres, des manifestations… Votre présence compte. Plus un groupe sera important quelque part, plus on se rendra compte à quel point nous sommes beaucoup à vouloir la même chose et surtout, c’est comme ça qu’on peut réussir à faire entendre certains messages.

Alors, prêt·e à vous engager davantage ?

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